A la première apparition, Bernadette est craintive et soucieuse face à cet événement qu’elle ne comprend pas. Elle va faire face avec les armes qu’elle possède.
L’eau bénite et le cierge béni
Désormais lors de chaque appartion à partir de la troisième, un cierge sera présent et allumé. Bernadette demande à Madame Milhet d’apporter son cierge béni de la chandeleur pour les protéger. Durant l’extase le cierge brûle tout le temps. Bernadette relate que la Dame regarde sans cesse la lumière.
Pour les apparitions suivantes, Bernadette sera accompagnée de son cierge de Baptême allumé par sa tante Lucie, également sa marraine. Elle l’allumera jusqu’à la dix-septième apparition.
La lumière est omniprésente dans les apparitions : lumière sur le visage de Bernadette, lumière invisible de la Dame et lumière du cierge.
Pendant ses extases, Bernadette est coupée du monde, isolée. Quand la flamme de son cierge s’éteint par un courant d’air, elle le tend à sa voisine qui le rallume immédiatement. Comme si le cierge était partie prenante de l’extase. Comme s’il s’agissait d’un entretien à trois : la Dame, Bernadette et le cierge allumé.
La dix-septième apparition sera appelé le « Miracle du Cierge »
Nous sommes le mercredi après Pâques, le 7 avril 1858. Le cierge Pascal brûle dans l’église paroissiale alors qu’un miracle va se produire à la grotte aux yeux de tous.
Et pour comprendre le déroulement des événements de cette apparition, nous devons nous reporter au 6 avril 1858.
A Lourdes règne une effervescence hors du commun autour de la maison de la famille Soubirous, dans la rue des petits fossés. Tout le monde veut toucher et rencontrer Bernadette.
Dans la matinée du 6 avril, le fils Vergès vient les inviter à manger car son père Blazy veut remercier Bernadette pour sa guérison. La famille Soubirous accepte l’invitation pour échapper au tumulte lourdais pendant quelques heures.
Ils se rendent à Adé où Blazy, ancien maire du village, est un négociant en vin. Il souffrait depuis des années de rhumatismes handicapants et son médecin, le docteur Larré, ne parvenait pas à le soulager. Ayant entendu parler qu’une nouvelle source à Massabielle apaisait les maux, il y conduit son patient qui s'y mouille l'épaule. Rien, aucun effet avant son retour à Adé où, rendu à son domicile, il retrouve l’usage de son épaule.
Par cette invitation, il voulait remercier Bernadette d’avoir trouvé la source, ainsi que la Dame et lui rendre Grâce pour la santé retrouvée en lui offrant un gros cierge.
Bernadette demande à être reconduite à Lourdes chez l’abbé Pomian pour y être confessée et faire bénir le cierge de Blazy qu’elle veut apporter à la grotte le lendemain.
Le soir, le fils Vergès repasse chez les Soubirous. L’atmosphère est invivable. Il leur propose de venir dormir à Adé. Il leur promet de les ramener au petit matin à Lourdes, à la grotte. Ils acceptent.
Le matin du 7 avril, il dépose la famille Soubirous à la grotte où de nombreuses personnes se sont regroupées et attendent Bernadette. Le docteur Dozous assiste à l’apparition pour attester de la véracité des événements.
Bernadette est à genoux devant la grotte et a posé le cierge devant elle. Entrée en extase, elle met ses mains sur la flamme pour la protéger et ce durant dix minutes. Les témoins présents disent voir la flamme au milieu de ses doigts. Mais elle ne ressent pas la chaleur. L’apparition dure plus ou moins une heure. A la fin, Bernadette se lève et cale le gros cierge au fond de la grotte où il finira de brûler. Le docteur Dozous l’arrête pour examiner ses mains sur lesquelles il ne voit aucunes traces de brûlure. Plusieurs personnes familières à Bernadette et présentent lors de cette apparition lui font refaire le soir la même chose au-dessus d’une chandelle. Bernadette est surprise de leur attitude car elle ne se souvient pas de ses mains au milieu de la flamme. Elle ne peut maintenir les mains dans la flamme .Elle se brûle.
A la précédente apparition, la Dame lui avait demandé de laisser son cierge brûler à la grotte. Les lourdais et les visiteurs imitant Bernadette laissent à leur tour leurs cierges brûler à la grotte. Face à l’ampleur des cierges laissés, le commissaire Jacomet interdit tout dépôt en ce lieu.
Le témoignage qui va suivre dévoile le message de Lourdes.
Bernadette est interpellée par une dame qui a un enfant malade. Elle lui demande de prier pour son enfant et lui donne un cierge pour le présenter à la Vierge.
Bernadette répond qu’elle prierait pour son enfant. Quant au cierge, elle l’invita à le brûler elle-même à la grotte où à l’église en l’honneur de la Vierge.
Ce message s’adresse à chacun de nous. Chacun doit faire une démarche personnelle de prière accompagnée d’un cierge allumé en signe de lumière.
C'est ainsi que la lumière qui symbolise le Christ brille sans cesse dans la cité mariale au travers du cierge.
Une des ces manifestations est la « Procession aux Flambeaux »
La Procession aux Flambeaux date de l'époque des apparitions, pendant le « mois de Marie ».
Le 7 mai 1858, le commissaire Jacomet fait planter une pancarte à la grotte : il est interdit de déposer quoi que ce soit, sous peine d’amende.
Les lourdais vont s’employer à contourner cet interdit. Les premières à trouver la faille seront les jeunes filles de la confrérie des Enfants de Marie. Elles décident à la nuit tombée d’aller en procession à la grotte en chantant des louanges à la Vierge avec des cierges allumés et de repartir avec. Leur procession rencontre un réel succès. Le commissaire se fâche et envisage de les poursuivre pour tapage nocturne. Il faudra que le curé de la paroisse l’abbé Peyramale gronde pour que la procession ait lieu, avec moins d’ardeur.
La procession mariale est née.
Quelques années plus tard un père capucin de Toulouse, le père Marie-Antoine de Lavaur, reprendra la procession aux flambeaux lors des premiers pélerinages en 1872.